Dans ce blog, nous nous appuyons sur nos deux reportages précédents concernant les « classes passerelles » du programme CLEF (Child Learning and Education Facility). Ce troisième article met en lumière la mobilisation communautaire autour des classes passerelles et montre des perspectives prometteuses pour les enfants qui bénéficient du programme.
En Afrique subsaharienne, un enfant sur cinq travaille, 70% d’entre eux dans l’agriculture. Les principales raisons : la pauvreté, ainsi que l’insuffisance d’infrastructures scolaires et les distances souvent trop longues pour rejoindre l’école. En Côte d’Ivoire, le Gouvernement est résolument engagé dans la lutte contre ce fléau. Il s’attaque aux causes profondes, en améliorant l’accès et la qualité de l’éducation et en renforçant les systèmes de protection sociale. À travers le programme CLEF, le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation joue sa partition, accompagné par ses partenaires des fondations philanthropiques et de l’industrie du cacao et du chocolat.
Quatre millions d’enfants bénéficiant de pratiques pédagogiques efficaces pour apprendre à lire et calculer, 1,6 million de parents soutenus afin qu’ils s’impliquent davantage dans le suivi scolaire de leurs enfants et quelque 19 800 enfants hors du système scolaire à intégrer l’école formelle… Tels sont les objectifs que s’est fixés le programme CLEF d’ici 2027.
Pour aider la transition des enfants non scolarisés ou déscolarisés vers l’école formelle, CLEF (Child Learning and Education Facility) vise la mise en place de 660 classes passerelles à travers six régions productrices de cacao dans l’Ouest et le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire.
Un partenariat public-privé innovant
L’initiative est menée sous l’égide du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, dans le cadre de CLEF, un mécanisme de financement commun qui rassemble le Gouvernement de Côte d’Ivoire, l’industrie du cacao et du chocolat, et des fondations philanthropiques.
Les ONG partenaires à qui le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation confie la mise en place des classes passerelles jouent un rôle crucial pour la réussite de l’opération. . À l’image d’« École pour tous », l’ONG ivoirienne qui supervise les classes passerelles de Kouamékro, à quelques dizaines de kilomètres de Divo, en pleine brousse, où ces acteurs de terrain se démènent pour que les enfants soient accueillis dans les meilleurs conditions. Comme le confie Sékou Touré, son Président, « les enfants reçoivent un kit scolaire et un repas à la cantine. C’est ce qui permet de fidéliser les enfants. »
Les communautés aussi se mobilisent autour des classes passerelles, en mettant à disposition des « abris-classes » pour accueillir les enfants. C’est le cas de Madame Yao, qui a grandi à Kouamékro, et qui est particulièrement fière et heureuse de constater que les salles qu’elle a généreusement prêtés au projet sont aujourd’hui animés par de nombreux enfants du village devenus élèves et leurs encadrants : « Il y a des enfants qui ne connaissaient pas l’école et, aujourd’hui, je suis surprise et ravie de les voir lire, écrire et compter. Cela nous apporte beaucoup d’espoir. »
Des premiers retours très encourageants
Précurseur des classes passerelles dans le pays, Sékou Touré est, lui aussi, très optimiste : « Au terme de cette première campagne, les parents des enfants inscrits dans les classes passerelles de Kouamékro sont très heureux : ils constatent que leurs enfants savent maintenant lire, écrire et compter ! »
Comme tout a été pensé pour que les élèves suivent tous les cours et les assimilent, la méthode PEC (Programme d’Enseignement Ciblé) est privilégiée. Son secret : apprendre en jouant ! C’est ainsi que les mathématiques, le français et d’autres matières souvent relativement rebutantes pour des enfants qui ont perdu l’habitude de l’apprentissage scolaire se transforment en véritable moments de plaisir… Tout en étant plus facilement digérées.
Tout est ainsi mis en œuvre pour que l’intégration dans le système d’éducation formel des enfants qui n’ont jamais été scolarisés et la réintégration des élèves qui avaient abandonné l’école soient une réussite. La finalité étant que, non seulement, ces enfants poursuivent le cursus scolaire avec de bons résultats, mais aussi que le risque de travail des enfants diminue, notamment dans les communautés du cacao. Un objectif que Sékou Touré sait atteignable : « Certains des élèves qui ont intégré des classes passerelles que nous avions lancées il y a quelques années sont aujourd’hui des entrepreneurs agricoles, d’autres sont policiers, fonctionnaires ou évoluent dans le génie civil… C’est donc un système qui a déjà fait ses preuves. Ma fierté commence lorsque l’enfant se maintient à l’école. Qu’il finisse cadre ou agriculteur ou autre chose, l’important, pour moi reste qu’il finisse son parcours scolaire. »
CLEF s’engage à:
- Scolariser plus d’enfants.
- S’assurer que les enfants apprennent à l’école.
- Générer un impact à grande échelle ; nous souhaitons améliorer la vie de plus de 4 millions d’enfants d’ici à 2027.
CLEF finance des infrastructures scolaires et des structures d’accueil pour les enfants, la formation des enseignants à des techniques pédagogiques fondées sur des données probantes, la promotion d’un changement de comportement afin que les parents s’engagent davantage dans l’éducation de leurs enfants, la formation des parents aux bonnes pratiques parentales favorisant le développement des enfants en bas âge, ainsi que l’expérimentation d’un programme de nutrition scolaire de pointe.
CLEF accueille est ouvert à accueillir de nouveaux partenaires : si vous souhaitez intégrer cette initiative, n’hésitez pas à nous contacter.